lundi 4 février 2008

Iiik iiik iiik iiik ! (Bruit de violon)

Avez-vous déjà vu Psychose ? Non ? Bon, tant pis, je vous raconte quand même la seule chose qui me tire-bouchonne vraiment les nerfs depuis que j'ai eu l'honneur et le privilège d'être affecté au collège de L., fleuron de l'avant-garde dans le domaine de l'éducation.
Or donc, à Loué, tout n'est pas flambant neuf dirons-nous. Je citerai entre autre la fenêtre de la salle 2xx, qui a, depuis quelques semaines, renoncé à assurer l'étanchéité, même relative, de l'endroit où elle est posée. Du coup dès qu'il pleut, ça fait un peu remake de "L'Enigme de l'Atlantide". Heureusement j'ai prévu le coup et ma salle dispose d'un plan de placement des élèves grandes eaux, histoire de pouvoir continuer mon cours sans bouée canard. Si avec ça, ma notation au mérite ne monte pas d'un demi-point, hin hin hin !
Mais je divague. Vague.

L'autre jour, une salle a été entièrement refaite. Exceptionnel. Les murs ont été sensuellement enduits d'une bonne couche de peinture bleu-vert, le matériel audiovisuel a été renouvelé et, surtout, les élèves ont eu le droit à de nouvelles tables. Ah, les nouvelles tables ! Tout un programme.
Il faut en effet savoir que cette salle rénovée est le domaine quasi-exclusif d'une collègue que nous nommerons Carla, tout à fait pas au hasard. Je n'y suis moi-même qu'une heure par semaine. Or, notre chef d'établissement (que nous ne nommerons pas Nicolas, je tiens encore à mon boulot), a eu la bonne idée de décréter qu'il entendait bien que les nouvelles tables restent aussi propres qu'au premier jour. Intention louable quoi qu'un peu utopique. Je ne sais pas si vous gardez le souvenir de tables de collèges, mais laissez-moi vous dire qu'elles sont souvent le lieu d'expression de dessinateurs, romanciers ou acteurs X en herbe. Or donc, pas de ça sur ces dispendieuses fournitures.

Seulement, ce que notre principal bien-aimé ignorait, c'est que sa consigne n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde. Depuis cette conversation, Carla passe son temps à scruter à la loupe chaque table, en début ET fin de cours. Elle est même allée jusqu'à se procurer les plans de chaque classe présente dans cette salle pour, en cas de graffiti, poursuivre le coupable de ses foudres, et lui carrer dans les mains une éponge et une bouteille de détergent. Je continue d'ailleurs à me demander si une gomme ne serait pas plus efficace lorsqu'il s'agit d'effacer du crayon à papier mais bon...
Et mes gnards, à qui ils n'en faut pas tant, sont donc depuis ce jour terrible, atteints de paranoïa aiguë dès qu'ils posent le pied dans cette pièce.

"- Monsieur, il y a une marque lààààààà !
- Euh je ne vois rien.
- Mais si làààààà !
- Ecoute, à moins que Mme Carla porte un microscope électronique à la place de ses lunettes, elle ne verra rien.
- Monsieeeeeeur on va se faire engueuleeeeeeeer !"

Tous les jours, le lundi, de 10h à 11h. Actuellement, je suis en train d'étudier la possibilités de faire cours sous le préau, afin de pouvoir en placer une entre deux frottements frénétiques pour effacer un point d'encre suspect.

Ou alors dans mon appart... Avec la même consigne, ils me rattraperont peut-être les quelques jours de ménage en retard ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

pff! je me rappelle avoir fait partie au collège des scribouillards des tables, j'avais entamé une correspondance avec un élève inconnu on se répondait via la table (au crayon de bois) mais ajax et le personnel ménager ont tout gaché

carla elle est avec ton directeur? ;-)

Jalk a dit…

Et voilà, j'en étais sûr ! Ménage et récurage sont les meurtriers de nos belles sensibilités adolescentes !

Pour Carla, si je l'apprends, ce sera quand ça sera fait ! (vous croyez que les services de l'Elysée épient les blogs activés par certains mots clés genre Carla ?)

madame arthur a dit…

dans ma classe , ils adorent faire le ménage ...et salir aussi : tâches d'encre....de grafitis point ou peu , ils ne savent pas qui écrire. Je les éveillent à la poésie en ce moment, je crains de devoir dire adieu à la paix relative que j'avais de ce côté là, je vois les revendications pointer leur nez...tu vas voir qu'en SEGPA, les revendications politiques ne sont pas loin...a , l'art toujours, le pouvoir des mots...mais je divague, allez passe moi l'éponge!