mercredi 20 août 2008

Même pas une tasse de café, en descendant de la croix ?


Je me demande si Jésus était jouasse le jour de sa résurrection. Pour le grand (?) retour de ce blog sur le devant de la scène - on appelle ce que je viens de faire la méthode Coué - je dois vous dire que cette renaissance se fait sous le signe de la gueulante... Encore une fois, oui, je vous ai entendu, là, dans le fond !

Ce qui a fait office d'électrochoc est la recherche d'emploi de G. ce matin. Outre le côté profondément masochiste de la démarche, cette saine activité nous a amené à découvrir que le Ministère pilotant l'Education Nationale se fiche copieusement de nos gueules. Oui d'accord, c'est de notoriété publique. Mais là, nous atteignons des sommets.
Je vous rappelle le mot proféré par un politique fort mal nomme, et, depuis, passé dans le dictionnaire des citations bobos, "dégraisser le mammouth". Vous savez, tous ces fonctionnaires qui surchargent les légions chargées d'éduquer nos gamins ? Cette citation est devenue, au-delà d'un mot d'ordre, un mode de vie pour les successeurs de ce grand homme (qu'il rôtisse au plus profond des abysses infernales). On a mis la pauvre bête poilue à la diète supprimant des postes avec la même aisance que Lara Croft supprime des hommes de mains patibulaires et le bon goût.

Seulement voilà.

Si cette opération d'assainissement était nécessaire, pourquoi donc G. trouve-t-il, sans se fatiguer le moins du monde, une tripotée d'annonce demandant (ou plutôt suppliant) des professeurs, surveillants et mêmes documentalistes vacataires (lire : "bouche-trou") dans toutes les régions de France ? On lui demande de choisir l'emploi qu'il préfère, la REGION qu'il préfère et son emploi du temps. En gros tout.
Je rappelle pour ceux qui ne me connaîtraient pas que, titulaire d'un diplôme obtenu sur concours puis formation, on m'a muté en région parisienne cette année alors que je n'avais strictement rien demandé.
Mais à vrai dire, tout ce paragraphe n'est que rhétorique. Je sais parfaitement à quel besoin répond ce genre de sites. A celui d'une main d'oeuvre éducative taillable et corvéable à merci, que l'on peut employer selon les besoins du moments, qui ne côtise que lorsqu'elle travaille, à qui on ne paye pas de congés et qui s'adapte à toutes les situations. Bref, des éducateurs sur la tête de qui on peut marcher sans qu'ils protestent, contrairement à ces salauds de profs titulaires qui pensent encore avoir des droits.

Ce cri de révolte n'atteindra pas les deux décibels et demi dans la blogosphère ou où que ce soit d'ailleurs. Je le pousse tout de même. Depuis quarante siècles, il y a des gens qui disent non, même s'ils sont seuls face à un système. Soyons ce matin des émules d'Antigone et gueulons-le à plein poumons : les profs ont, comme toutes les autres catégories de travailleurs, le droit à un minimum de respect.

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